Résumé
L’utilisation du langage est un aspect essentiel dans la compréhension des différents discours et dans les échanges subtils entre le travailleur social et le client ou les groupes. La maitrise de la langue est donc un aspect fondamental de la pratique en travail social. Cet article explore l’expérience de travailleuses sociales ayant immigré dans la grande région de Montréal depuis 2001, spécifiquement à l’égard de leur expérience d’adaptation au langage. Faisant appel à la théorisation ancrée, 26 professionnelles ont été interviewées. L’analyse fait ressortir que, même si les défis vécus tels que l’adaptation à l’accent et aux spécificités de la langue québécoise pour les francophones, la maitrise du français pour les allophones et l’adaptation à l’anglais pour certaines sont subtils. Ils affectent une multitude d’aspects liés à l’adaptation professionnelle, tels que l’accès à l’emploi, l’intervention auprès de clients, la relation avec les collègues et même la perception que les travailleuses sociales ont d’elles- mêmes en tant que professionnelles.